" SAS Villa Psy 2 "
" Je suis heureuse que Laëtitia Badaut Haussmann inaugure ce projet, ne serait-ce que pour son travail autour de cette phrase de Robert Louis Stevenson : « Dans la pièce où l’écrivain travaille, il devrait toujours y avoir une table recouverte de cartes, de plans d’architectes et de livres de voyages, une seconde table où il écrit et une troisième qui devrait toujours rester vide. » N’est-ce pas à partir d’un espace laissé vide que quelque chose se crée ? "

Annabelle Ponroy​​​​​​​
Pour cette première édition, FABRE a offert une carte blanche à Laëtitia Badaut Haussmann. L’installation conçue spécifiquement pour le lieu oscille entre un désir de paraître et une forme de lâcher-prise en regard des conventions artistiques imposées.
L’adresse intimiste invite à venir y déposer des œuvres mais aussi des objets, reflets d’une personnalité, marquée par des voyages, des lectures, des amitiés. Là où l’on pense agir en toute simplicité et sans calcul, à l’abris du foyer, le regard de l’Autre posé sur nous opère et conditionne notre manière d’être. « Le dit réel déjà théâtral, trop théâtral » rappelle Michel Thévoz dans L’art du malentendu. Laëtitia Badaut Haussmann force les traits de ce qui pourrait passer pour une minauderie sans importance, au même titre que ce ton pris malgré nous (maternel pour sa mère, enjôleur pour son amant, posé pour son patron) lors d’une conversation téléphonique. Comme pour La chambre de Poe (2010) inspirée de la lecture de la « philosophie de l’ameublement », son intervention n’est pas une simple transcription spatiale mais un espace « domestique » chargé d’abstraction. Elle s’en saisit pour imaginer une ambiance qui force la dimension scénique de nos comportements...

Alexandra Fau

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Ils en ont parlé...
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« Chez Fabre », la psychanalyste Annabelle Ponroy lance un nouveau format d’exposition sous forme de cartes blanches annuelles, dans son appartement qui est aussi son lieu de travail. Une modularité qui a séduit l’artiste Laëtitia Badaut- Haussmann, invitée par la curatrice Alexandra Fau à inaugurer le projet, accompagnée de sa galerie Joseph Allen.
« SAS Villa Psy 2 » est le fruit de cette « chaîne vertueuse », telle que la décrit l’artiste, cette adresse intimiste chargée d’affects et de souvenirs, de voyages, d’amitiés, théâtre de l’espace social où le regard de l’autre continue d’agir, garde son emprise sur nos comportements. Dès lors, par une installation à géométrie variable, l’artiste convoque ce rapport de classe où le bon goût fait office de viatique, mais aussi ces mécanismes souterrains qu’elle scénarise et fait remonter à la surface, et ces stratégies imaginatives subtilement sous-jacentes. Nous sommes à la fois dans une entité économique (société créée par la curatrice pour le projet) et dans un roman dont le héros opère des allers-retours, des collages spatio-temporels entre le Japon, le cinéma italien des années 60, Perriand et Le Corbusier, Bataille et Buñuel, le design et l’artisanat, à partir d’indices parsemés, d’incarnations à venir.
Artaïs - Janvier 2019
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" L’invitation est originale : investir, dans un immeuble haussmannien proche de la place de la Nation, à Paris, un salon attenant au cabinet d’une psychanalyste. Annabelle Ponroy, qui se dit elle-même novice en art contemporain, souhaite initier
là une réflexion sur la trace, la mémoire : « N’est-ce pas à partir d’un espace laissé vide que quelque chose se crée ? », s’interroge-t-elle. Le lieu d’exposition (qui n’est pas conçu comme une salle d’attente pour les patients) se fait ainsi prolongement du lieu de la parole qu’est son cabinet. Le soin de l’invitation a été confié à la curatrice Alexandra Fau, qui a choisi pour cette première édition (avant une seconde au printemps) de convier Laëtitia Badaut Haussmann. L’exposition intitulée « SAS VILLA PSY 2 » approfondit sur le mode onirique les obsessions de l’artiste : le rapport du corps à l’architecture et du collectif à l’intime, le design comme vecteur social, les souvenirs du Japon et de Charlotte Perriand. Rideau de soie, plateforme surélevée, verres renversés, « coussins d’amour » échoués et photographies d’espaces vides forment avec une grande économie de moyens une véritable scénographie, comme le reflet d’un inconscient. 
Le Quotidien de l'Art - Novembre 2018
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