" La Bouche d'Ombre "
" Ma rencontre avec Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize est une joie, en tant que niché au cœur de leur travail, je vois, je retrouve et je sens, ce souci qui m’est cher d’une singularité affirmée dans les moindres recoins du quotidien.

Leurs « objets » comme ils aiment à le dire, tout comme une parole vraie et singulière témoignent d’un travail qui ne négocie ni avec le beau, ni avec l’affirmation d’un désir enthousiaste. Ces artistes nous font l’élégance de nous montrer ce qu’ils ont à nous montrer sans autre forme, ni de discours, ni de procès.
Leur travail participe à l’intelligence du monde dans un monde de moins en moins intelligible ; en ce qu’il vise - tout comme un William Morris en son temps - à ne renoncer à aucune singularité, afin de mieux toucher à l’universel en pénétrant notre quotidien, y compris dans ce qu’il peut avoir de plus banal.

Leurs traces sont-elles celles, laissées par les «pieds de la fille du roi de rien» noble descendance d’Alberola ? Rien qui élève la chose à la dignité d’œuvre. "

Annabelle Ponroy
Au cœur de la pratique de ce couple d’artistes, dessinateurs, peintres et sculpteurs, la même impulsion; produire avec joie. Ce plaisir de faire irradie dans les moindres recoins de l’environnement conçu pour Fabre. Les artistes nous livrent une «sorte de paysage de (leur) quotidien» peuplé de motifs, de références visuelles et littéraires, d’hommages, de portraits inspirants, dans une profusion truculente.
Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize ne boudent pas leur plaisir à jouer des éléments décoratifs du double salon, offerts en miroir ou en butée. L’intérieur s’en voit complètement chamboulé ! Ils tirent une pleine satisfaction à concevoir, dessiner, agencer des œuvres avec lesquelles vivre.
Leurs «sculptures domestiques» sont portées par ce moteur créatif que l’industrialisation a bien failli briser. Il a fallu toute la pugnacité des poètes, penseurs et artistes pour échapper au désœuvrement qui menace au 19ème siècle.
À la tête du mouvement Arts & Craft, John Ruskin considère dès 1851 qu’il faut réévaluer la relation de l’homme au travail: «Vous pouvez enseigner à un homme à tracer une ligne droite et à la couper (...) d’après des modèles donnés, et vous trouverez son travail parfait dans son genre: mais, demandez-lui de réfléchir sur quelqu’une de ces formes, (...) son travail deviendra hésitant ; il pensera et, neuf fois sur dix, dans son premier essai, cet être pensant commettra une erreur. Mais, malgré tout, vous en aurez fait un homme alors qu’il n’était qu’une machine, un outil animé » (La nature du gothique).​​​​​​​..
Alexandra Fau

(Pour consulter l'article dans son intégralité, cliquez sur le bouton ci-dessous)

Reportage Arte - Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize

Autres expositions passées...

Back to Top